Bernard, Michel et une jeune fille
Au lendemain du marathon de la Jungfraü (1)
Samedi dernier, tandis qu’à l’instar de plusieurs Cambegouilles je caressais d’un pied délicat les appétissants reliefs d’une jeune fille suisse allemande, je me pris à méditer : Cambegouilles, qui sommes-nous ?
Un nouveau venu répondrait « un groupe qui vit de sport, d’amitié et d’eau fraîche ». Il n’aurait pas tort mais … il oublierait l’essentiel.
Certes, il n’aurait pas tort.
Le sport ? Oui, et pas n’importe quel sport car courir à 2000 m d’altitude, c’est assurément du sport de haut niveau.
L’amitié ? Pour preuve, d’inoubliables moments d’émotion partagée le week-end dernier. Admiration commune pour les surfeurs sur les côtes du Pacifiq… euh, pardon, on était à Thun. Concupiscence égale dans nos regards devant l’étalage du marchand de glace, … Certes, il circule bien quelques ragots mais c’est toujours dans notre dos. Ainsi, sans prétériter notre sérénité ils ajoutent au club une touche d’humanité.
Eau fraîche enfin. 100% vrai… même si de temps à autres de séduisants reflets ambrés confèrent à l’eau cambegouillesque un goût pittoresque.
Mais notre nouveau venu oublierait le plus important : la culture.
J’ai eu la drôle d’idée au cours du week-end de noter tous les thèmes culturels que nous avons abordés. C’est impressionnant de diversité, de richesse et de profondeur. Jugez-en par vous-mêmes sur quelques exemples : l’effet des pâtes au blé complet sur les performances des athlètes – ou sur leurs intestins -, les mystères physiques qui permettent aux ondes électromagnétiques de traverser la cage de Faraday que constitue un véhicule ferroviaire pour atteindre le natel du voyageur, le comportement comparé des généraux suisses allemands et romands pendant les deux dernières guerres, la découverte d’un florilège d’idiomes savoureux dans le monde de la francophonie.
Bref, j’ai rejoint les cambegouilles pour le sport, j’y reste pour l’amitié et l’eau fraîche et sans aucun doute je m’y maintiendrai pour enrichir ma culture.
Permettez-moi de terminer en vous rapportant une petite anecdote que je ne peux garder pour moi.
A l’arrivée à la Kleine Scheidegg, j’ai surpris une accolade émue entre Bernard et Michel (S). Passage de témoin d’un jeune sage à un encore plus jeune et bientôt aussi sage animateur des entraînements de montagne. Je n’ai pas voulu les interrompre dans ce moment fort. Mais aujourd’hui, je peux leur dire : merci pour tout ce vous avez fait et ferez pour organiser ces magnifiques sorties en montagne. Un immense merci.
Michel Buthion, le 14 septembre 2018
(1) La ressemblance avec la réalité n’est pas toujours assurée mais rarement fortuite.